J’avais pourtant juré que l’on ne m’y prendrait plus. Je m’étais promis que c’était bien terminé, que plus jamais je ne succomberai à la tentation, qu’enfin je serai libre et que seule la pluie toucherait encore mon âme, les soirs d’orage, en ces moments magiques où le ciel s’ouvre pour mieux renaître. Tous ces serments pour rien, toutes ces phrases prononcées auprès de témoins dignes de foi, bien conscients, eux, de la vanité de mes engagements. C’est qu’ils me connaissent tous bien mieux que moi. J’ignore tout ce qui me fait fonctionner, de ce qui me pousse le matin à me lever. Mais ces gens, ceux que l’on nomme famille ou amis, m’ont tous cerné avec une acuité déconcertante et contre laquelle lutter est vain. C’est pourtant toujours vers eux que je formule mes imprécations solennelles, mes désirs fous, mes besoins morbides ou mes délires joyeux. Avec la patience de la fourmi, ils entendent et, pour certains, écoutent, ce qui va bien au-delà du rôle qui leur a été dévolu pour une société encline au classement et à la catégorisation. Alors, avec toute l’indulgence qui les caractérise, ils sourient, ils pardonnent et parfois ironisent sur ma volonté distordue qui ne sait pas se contenir. Et comme ils ont raison ainsi de se moquer de mon inconséquence moi qui, chaque fois, ne peut m’empêcher de rebattre l’ouvrage et de me remettre au travail.
Oui, jure régulièrement que c’est la dernière fois que j’écris quelque chose, que je vais travailler pour d’autres, pour leur faire plaisir, pour les faire voyager et les emmener de loin en loin vers d’autres horizons. Les : « on ne m’y reprendra plus » criés, les « cette fois, ça suffit » soupirés ou les « vous me gonflez, je laisse tomber ! » indignés, combien en ai-je prisé, usé et abusé ? Des centaines, voire des milliers. Il est temps donc pour moi, une fois encore, d’endosser mon rôle favori, que j’assimile volontiers à celui d’un mécène, tant pis si c’est excessif, tant pis si l’on me rétorque que je divague, tant pis si cela fait jaser, au moins, on en glosera. J’ose donc le proclamer à nouveau : « venez à moi, je vais vous faire vivre de nouvelles aventures ! »
Et je lève mon verre à ma prochaine déprime !
il me semble avoir déjà entendu cette phrase un soir de veille tardif dans un quartier de noctambules parisien … elle avait une magnifique robe rouge … et j’ai eu du mal à marcher pendant quelques jours …
sinon éclate toi shok au final c’est tous ce qui compte … écris et vie comme tu le veux … c’est pas ce qu’on a rechercher toute notre vie ? cette liberté qu’on maudit à nos heures perdues … cette sensation de vivre … et de s’en foutre que ce soit avec ou contre le monde …
j’aime cette parabole de la vie et du jeu … oui la vie est un jeu … et on ne joue pas pour perdre du temps, allez contre ce qu’on es ou faire plaisir … on joue suivant l’inspiration du moment plus par instinct que par raison … c’est la part de nous qui restera éternellement jeune … et c’est ce que je vois dans ton écriture … tu montre ta diversité en fonction de tes envies. Honnêtement le jour où tu saura de quoi demain sera fait et de ce que tu aura envie d’écrire … ou tu finalisera tous ce que tu écrira … et où tu ne grongnera plus …. tu t’ennuiera à mourir mon ami … écoute la prophétie d’un marchand de chapeau qui a perdu le sien.
Pas si simple, pas si simple…
Mais la voix de la sagesse parle par ton écrit, Calos.
Dernière publication sur Le Cinéma de 23 heures 42 ... : 14. La nuit des morts vivants (1968) - George Andrew Romero